Analyses
Nous vous croyons sur parole
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Global Fixed Income Bulletin
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avril 10, 2024
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avril 10, 2024
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Nous vous croyons sur parole |
Les rendements ont légèrement baissé sur les marchés développés au cours du mois. Apparemment, le marché semble croire la Fed sur parole quand elle déclare être en mesure d’abaisser les taux à trois reprises cette année, avec un taux terminal probablement proche de 3,25 %. La Banque du Japon a abandonné son dispositif de contrôle de la courbe des taux et a augmenté son taux directeur, en territoire positif pour la première fois depuis près de 17 ans. Les banques centrales des pays émergents ont continué à réduire leurs taux, mais le rythme des assouplissements est quelque peu remis en question, ce qui a entraîné des réactions nuancées de la part des rendements à long terme. Le dollar américain s'est apprécié au cours du mois, avec un gain de 0,4 % par rapport à un pannel de grandes devises. Les actifs risqués se sont également redressés et les spreads de crédit des obligations « investment grade » se sont resserrés aux États-Unis et dans la zone euro. Les spreads des obligations high yield se sont resserrés aux États-Unis, alors que ceux en zone euro se sont élargis sous l’effet des risques inhérents à certains émetteurs. Les spreads des MBS émis par des agences fédérales américaines et ceux des crédits titrisés se sont encore resserrés.
Perspectives des marchés obligataires
Les rendements obligataires semblent désormais évoluer dans une fourchette qui s’élargit. Après une forte hausse en janvier/février, le mois de mars à été plus calme du moins dans les pays développés. Les rendements ont nettement augmenté depuis fin 2023 car les prévisions de baisse des taux ont sensiblement diminué. Les obligations sont certes beaucoup plus attractives qu'elles ne l'étaient début janvier mais le mois de mars n’a réservé que peu de surprises. La croissance économique semble un peu plus dynamique en Europe et en Chine, même s’il est prématuré de tabler sur un rebond vigoureux. L’inflation ralentit encore en Europe tandis que l’économie américaine continue à défier les plus sceptiques qui pensaient que le niveau élevé des taux d’intérêt allait la freiner. Concrètement, la plupart des données historiques tendent à montrer que l’économie reprend des couleurs, avec une expansion des secteurs de l’industrie manufacturière et des services. La croissance du PIB devrait également dépasser les 2 % au premier trimestre après un bond de 4 % au second semestre 2023 et le deuxième trimestre semble démarrer sur le même rythme.
En revanche certains indicateurs ne sont plus nettement désinflationnistes en particulier l’indice ISM Pices Paid, qui a surpris à la hausse en mars tandis que les prix du pétrole sont repartis de l’avant. Sans être excessivement inquiétante, la combinaison d’une croissance qui accélère et d’une stagnation ou d’un ralentissement brutal de la désinflation pourrait empêcher la Fed de réduire ses taux trois fois cette année. La banque centrale américaine n’a eu de cesse de répéter la nécessité d’être prudent avant de crier victoire contre l’inflation.
Selon nous, il est même de plus en plus légitime de s’interroger sur la nécessité d’une baisse des taux aux États-Unis. Oui, l’inflation diminue, mais dans quelle proportion et à quelle vitesse ? Oui, le marché du travail se normalise, mais il lui reste encore du chemin à parcourir. Oui, la croissance des salaires semble ralentir, mais il est difficile d’être catégorique sur son évolution. L’économie réelle semble se porter à merveille : les bénéfices des entreprises sont élevés, la croissance nominale du PIB est soutenue, l’indice ISM manufacturier dépasse le seuil des 50, ce qui représente une augmentation significative par rapport aux douze derniers mois, et le secteur des services reste florissant. On pourrait même se demander pourquoi la Fed envisage de réduire ses taux d’intérêt.
La situation semble meilleure en dehors des États-Unis, mais c’est toujours la Fed qui donne le « la ». Au cours des prochains mois, les marchés devront donc surveiller la marge de manœuvre dont disposent les banques centrales du monde entier dans le cadre leur cycle de baisse des taux. Malgré ces nouvelles craintes quant à l’orientation de l’économie américaine, la Fed va probablement réduire ses taux cette année, au moins deux fois, tout comme la BCE. Les obligations à échéance courte semblent donc attractives, même en cas de surperformance de l’économie américaine et/ou mondiale. A l’inverse, les obligations à plus longue échéance semblent moins intéressantes. En effet, la plupart des courbes de taux restent inversées, des réductions significatives des taux sont anticipées d’ici la fin 2026 et, même si les taux directeurs sont abaissés, l’ampleur de ces réductions ne sera probablement pas suffisante pour entraîner dans son sillage les rendements des obligations à long terme. Cela étant dit, les taux directeurs sont à la fois élevés et restrictifs et finiront par baisser avec le temps, et les rendements réels à long terme sont élevés par rapport à leurs niveaux historiques. Il est donc également difficile d’anticiper une forte baisse des titres à long terme. Parallèlement, les obligations à court terme dans l’ensemble des pays développés vont probablement évoluer dans une fourchette étroite dans les prochains mois.
Sur les marchés du crédit, la dynamique se poursuit. A part sur le segment des obligations high yield en euro qui a souffert de la situation de certains émetteurs qui ont provoqué un élargissement des spreads, les spreads continuent à se resserrer et les fondamentaux demeurent solides. Les résultats des entreprises ont bénéficié d’une accélération de la croissance et du maintien de leur pouvoir de fixation des prix, tandis que le changement de cap et l’assouplissement à venir des politiques des banques centrales offrent un rempart solide contre une détérioration des risques économiques. Cela dit, les spreads des obligations américaines « investment grade » sont historiquement bas et sont signes de valorisations élevées. Bien que cela ne soit pas le signe d’une sous-performance imminente, la hausse est limitée (en termes de spreads), en particulier pour les titres de qualité supérieure. Les titres subordonnés des émetteurs financiers conservent un meilleur potentiel de valorisation, même si leur surperformance récente nous a conduits à prendre des bénéfices de manière sélective. Cependant, après la hausse des rendements des emprunts d’État, le rendement global des titres « investment grade » reste attractif dans une logique de performance totale à moyen terme et devrait dépasser celui des liquidités. Les spreads des obligations « investment grade » en euros n’ont pas suivi le rythme de ceux des titres en dollars, en particulier ceux des émetteurs financiers, que nous privilégions. Les obligations à haut rendement restent également recherchées et, malgré des spreads historiquement serrés, les rendements globaux sont élevés. C’est le niveau « élevé » de ce rendement global, bien supérieur à celui des liquidités, qui attire les acheteurs. En dépit de ces spreads resserrés, le high yield devrait continuer à bien se comporter grâce à la solidité de l’environnement macroéconomique. Comme d’habitude, le risque de récession reste le plus présent, mais il ne devrait pas se matérialiser lors des 12 prochains mois compte tenu de la dynamique des statistiques et de l’assouplissement probable des politiques. Les données préliminaires confortent également la perspective de taux de défaut durablement faibles. En résumé, le crédit semble intéressant, mais il s’agit avant tout d’une stratégie de portage plutôt que d’une histoire de gains en capital.
Le mois de mars a été difficile pour les marchés obligataires en devises locales des pays émergents, mais ils devraient continuer à surperformer leurs homologues des pays développés jusqu’à la fin de l’année. La tendance à la baisse des taux des banques centrales des pays émergents devrait se poursuivre, mais à un rythme moins soutenu. A noter que la Banque centrale du Mexique a procédé à sa première baisse de taux en mars sur fond de recul de l’inflation et de taux réels très élevés, et d’autres baisses devraient intervenir dans les mois à venir. L’inflation reste bien maîtrisée, mais les inquiétudes suscitées par un ralentissement de la baisse de l’inflation et par un cycle de réduction des taux moins marqué que prévu dans les pays développés devraient inciter les banques centrales des pays émergents à faire preuve de prudence et à ne pas trop devancer la Fed. Les inquiétudes concernant le « retard » pris par la Fed ont entraîné une hausse des rendements sur les marchés émergents en devises locales, mais la dette locale émergente nous semble toujours attractive. Nous avons une préférence pour les marchés obligataires d’Amérique latine, où les banques centrales sont parvenues à baisser leurs taux et devraient continuer sur cette voie.
Compte tenu de l’incertitude suscitée par la solidité de la conjoncture économique mondiale et des probables réactions des banques centrales à ces données, nous continuons de privilégier en termes d’obligations le crédit titrisé à échéance courte, tels que les titres adossés à des prêts immobiliers résidentiels (RMBS), les titres adossés à des actifs (ABS) et certains titres adossés à des crédits immobiliers commerciaux (CMBS) qui offrent des rendements plus élevés assortis de garanties solides. La vigueur du marché du travail américain et l’augmentation des revenus réels devraient permettre aux ménages de conserver une situation financière solide, mais peut-être dans de moindres proportions qu’il y a 18 mois. Le segment de crédit titrisé que nous privilégions reste celui des RMBS non émis par des agences, malgré les difficultés d’accès à la propriété. De manière surprenante, le marché immobilier américain semble avoir atteint un plus bas, avec une légère remontée des prix. En revanche, le segment des titres adossés à des prêts immobiliers commerciaux (CMBS) axés sur les bureaux reste en mauvaise posture. Malgré leurs bonnes performances récentes, les MBS des agences américaines ont encore un potentiel de valorisation par rapport au crédit « investment grade », du moins pour ceux offrant des coupons élevés, et devraient surperformer les bons du Trésor américain.
Sur le front des devises, les perspectives du dollar semblent incertaines. Sa valorisation est élevée, mais les performances économiques des États-Unis sont avérées. Tant que les autres économies n’auront pas rattrapé leur retard, il est peu probable que le dollar baisse, sauf pour des raisons exceptionnelles. Nous ne sommes donc pas convaincus qu’il soit judicieux de sous-pondérer nettement le dollar, mais à l’inverse, nous ne sommes pas non plus convaincus qu’il faille le surpondérer. Nous continuons à penser que certaines devises des pays émergents offrent de meilleures opportunités par rapport à un panier constitué du dollar et de devises européennes et asiatiques.
Taux et devises des marchés développés
Analyse mensuelle :
Les taux d’intérêt ont baissé dans les pays développés en mars et les courbes de taux se sont aplaties via la partie longue (« bull-flattening »). Les obligations à plus longue échéance se sont redressées, à la faveur d’une compression des primes de terme et de déclarations plus conciliantes des banques centrales. Les rendements des titres à plus court terme ont bénéficié de la perspective accrue d’une baisse des taux directeurs cette année. En zone euro, de plus en plus de membres du Conseil des gouverneurs commencent à faire allusion à une réduction des taux en juin, même si l’activité économique - en particulier dans les pays de la périphérie - reste robuste et que les données d’inflation depuis le début de l’année restent un peu plus fortes que prévu. Aux États-Unis, le résumé des projections économiques de la Fed, publié lors de la réunion du FOMC de mars, a montré que la plupart des membres s’attendent toujours à trois baisses de 25 points de base (pb) en 2024, malgré la persistance de l’inflation des prix à la consommation et à la production. En outre, une seule baisse a été supprimée en 2025, tandis que les projections relatives au taux directeur à long terme n’ont guère été modifiées. Sur le marché des changes, l’indice du dollar américain a clôturé le mois de mars en hausse, en dépit de sa dépréciation lors de la première semaine du mois. Le franc suisse s’est fortement déprécié après la baisse inattendue des taux par la BNS, et la couronne suédoise a aussi souffert, la Riksbank ayant indiqué qu’elle réduirait ses taux en milieu d’année. Le yen japonais a encore perdu du terrain, même si la Banque du Japon a relevé ses taux pour la première fois en 17 ans et a mis fin au contrôle de la courbe des taux. Les responsables de la BoJ ont en effet indiqué que la politique resterait accommodante pendant encore un certain temps.1
Perspectives :
Bien que les banques centrales aient annoncé un assouplissement des taux dès cette année, le timing exact des premières baisses est moins important que le rythme et l’ampleur de l’ensemble du cycle de réduction. Les signes de pressions persistantes sur les prix et la bonne santé de l’économie suggèrent que le cycle de réduction pourrait être de faible ampleur. Pourtant, les banques centrales se sont récemment dites favorables à un assouplissement des politiques monétaires, en particulier la Fed, qui met l’accent sur son double mandat et sur le caractère binaire des risques. Nous continuons à légèrement sous-pondérer la duration sur les titres en euro, car les valorisations sont élevées, le momentum baissier et le portage modeste. Aux États-Unis, les points morts d’inflation semblent également attractifs. Selon les anticipations, la lente convergence de l’inflation vers l’objectif de la Fed voire même la probabilité d’une inflation structurellement plus élevée - après le plus grand choc inflationniste de ces 30 dernières années - ne posent pas de risque majeur.
Taux et devises des marchés émergents
Analyse mensuelle :
Les performances de la dette émergente ont été mitigées en février. Le segment des émissions libellées en devises fortes a poursuivi son rebond, avec un resserrement des spreads des obligations souveraines et de la dette d’entreprise. La Fed a laissé ses taux inchangés lors de sa réunion de mars, mais le marché estime que la réunion de juin marquera le début du cycle de réduction des taux. L’appréciation du dollar américain pendant la majeure partie du mois a exercé des pressions sur les devises de nombreux pays émergents. Les banques centrales des pays émergents ont encore abaissé leurs taux en mars, notamment en Colombie et au Mexique, mais certaines restent prudentes et préfèrent temporiser jusqu’à ce que le cycle d’assouplissement débute dans les pays développés. L’Égypte a obtenu un financement supplémentaire du FMI après l’annonce par la banque centrale d’une hausse de 60 pb du taux d’intérêt et d’une dévaluation de la monnaie. Le pays a également conclu un accord d’investissement avec les Émirats arabes unis. Ces annonces se sont révélées favorables aux actifs égyptiens. La classe d’actifs continue à décollecter. Les fonds en devises locales souffrent plus que les fonds en devises fortes en raison de la dépréciation globale des monnaies des pays émergents au premier trimestre 2024.2
Perspectives :
Les valorisations de la dette des pays émergents restent attractives, les actifs sont relativement bon marché et le cycle de réduction des taux de la Fed débutera prochainement. Lorsque les baisses de taux débuteront dans les pays développés, l’environnement macroéconomique confortera les banques centrales des pays émergents dans leur démarche d’assouplissement. C’est pourquoi les taux locaux restent attractifs. Le crédit émergent est globalement surévalué et les spreads de crédit sont resserrés, mais il subsiste des opportunités intéressantes en dehors de l’indice de référence. Les réformes et le changement de cap spectaculaire des politiques intervenus lors des deux premiers mois de l’année 2024 ont fait émerger de nouvelles opportunités d’investissement prometteuses. Les anticipations en matière de croissance, les taux d’inflation et les politiques menées différent grandement d’une région à l’autre et d’un pays à l’autre dans l’univers émergent. La sélection des pays reste donc cruciale pour identifier des poches de valeur, d’autant que les marchés mondiaux ont les yeux rivés sur la prochaine décision de la Fed américaine.
Obligations d’entreprises
Analyse mensuelle :
En mars, les obligations « investment grade » en euro ont surperformé leurs homologues américaines, avec un resserrement global des spreads. Cette tendance s’explique par la poursuite des tendances initiées en février , à savoir la demande soutenue pour les instruments obligataires et la conviction persistante que les entreprises finiront par profiter d’un « atterrissage en douceur ». Au cours du mois, le sentiment du marché a été alimenté par plusieurs facteurs : Tout d’abord, les marchés actions ont rebondi grâce à des données économiques supérieures aux attentes et à l’impact prometteur de l’IA sur la croissance et la productivité. Deuxièmement, aucune escalade géopolitique n’a été observée et la situation au Moyen-Orient et en mer Rouge est considérée comme purement régionale et non systémique. Troisièmement, les résultats des entreprises au quatrième trimestre se sont avérés positifs pour le crédit, avec la confirmation que les entreprises ne subissaient que des tensions limitées dans leurs activités. L’activité de fusions-acquisitions s’est concentrée dans les secteurs ayant bénéficié de la Covid et des perturbations de l’offre, comme l’énergie, la pharmacie, la santé et la technologie. Dans la plupart des cas, la structure de ces opérations n’a pas vocation à augmenter sensiblement l’effet de levier, ce qui est un signe positif pour les détenteurs d’obligations. Enfin, le risque spécifique des entreprises a augmenté en Europe, créant une certaine volatilité sur des émetteurs individuels, mais avec un impact limité sur le sentiment des intervenants de marché.3
Le mars de mars s’est révélé favorable aux marchés américain et mondial des obligations high yield, dans le sillage des bénéfices relativement positifs des entreprises et du maintien des projections de trois baisses de taux par la Fed en 2024. Les conditions techniques sur le segment high yield se sont quelque peu détériorées en mars. Les flux d’investissement de la clientèle des particuliers ont été à peu près neutres, tandis que les émissions nettes ont été dérisoires, l’essentiel de l’activité sur les marchés de capitaux étant consacré à des refinancements. Enfin, les défauts des émetteurs d’obligations high yield et de prêts à effet de levier ont diminué en mars, après un mois de février défavorable.4
Les obligations convertibles mondiales se sont inscrites en forte hausse en mars, soutenues par le maintien des projections de trois baisses de taux par la Fed en 2024. Cette dernière a toutefois revu à la hausse ses prévisions d’inflation sous-jacente et de croissance réelle l’ensemble de l’année. La classe d’actifs a sous-performé les actions mondiales au cours du mois, mais a surperformé les obligations mondiales. La dynamique soutenue du marché primaire lors de la seconde moitié de février s’est poursuivie au cours des deux premières semaines de mars. Au total, 10,8 milliards de dollars de nouvelles émissions convertibles ont été émis au cours du mois, dont une grande majorité aux États-Unis.5
Perspectives :
Notre scénario central reste optimiste vis-à-vis du crédit, en raison de l’« atterrissage en douceur » anticipé de l’économie, des stratégies peu risquées des entreprises, d’une politique budgétaire accommodante et d’une dynamique positive. Compte tenu des spreads actuels, le marché nous semble correctement valorisé et le portage offre une opportunité de performance intéressante. Toutefois, étant donné les incertitudes entourant l’évolution des fondamentaux à moyen terme, nous ne pensons pas que les spreads se resserreront autant que prévu.
Nos perspectives à l’égard du marché high yield sont assez prudentes en ce début de deuxième trimestre. Le marché des titres high yield est confronté à plusieurs incertitudes et à des sources potentielles de volatilité : la trajectoire future de la politique monétaire, la politique budgétaire et la réglementation aux États-Unis, le marché du travail et la situation financière des ménages et, enfin, la croissance économique et les fondamentaux des émetteurs privés high yield. Face à ces incertitudes, le segment high yield affiche des rendements encore historiquement attractifs et un spread moyen proche de ses plus bas cycliques. Une analyse plus détaillée des valorisations témoigne d’un marché quasiment à deux vitesse, marqué par une dispersion élevée et des opportunités constantes tant au niveau du secteur que des titres individuels.
En ce début de deuxième trimestre, nous restons optimistes à l’égard du marché mondial des obligations convertibles. Les obligations convertibles mondiales offrent actuellement leur profil équilibré traditionnel, caractérisé par un bon potentiel de participation à la hausse des actions et sa capacité à réduire le risque baissier des obligations. Les émissions nouvelles ont été dynamiques au premier trimestre et nous pensons qu’elles vont encore augmenter en 2024. Les entreprises cherchent en effet à refinancer les obligations convertibles existantes ainsi que la dette traditionnelle sur le marché des convertibles en raison du niveau relativement élevé des taux d’intérêt. Un profil de performance asymétrique plus traditionnel conjugué à l’augmentation attendue des nouvelles émissions nous rendent optimistes quant aux perspectives des obligations convertibles mondiales en 2024.
Produits titrisés
Analyse mensuelle :
Les spreads des MBS d’agences à taux de coupon se sont resserrés de 17 pb en mars pour atteindre 139 pb au-dessus des bons du Trésor américain de duration comparable. Les spreads des MBS d’agences font du surplace depuis le début 2024. Les spreads des actifs titrisés se sont encore resserrés en mars. Comme cette tendance se poursuit depuis plusieurs mois, nous pensons que les spreads du crédit titrisé se stabiliseront à leurs niveaux actuels en avril, car ils se rapprochent des spreads des MBS d’agences. La demande reste globalement dynamique, mais un nouveau resserrement des spreads par rapport aux niveaux actuels nous semble peu plausible.6
Perspectives :
Les segments du crédit titrisé ont été parmi les plus performants en 2024, mais cette performance devrait se normaliser dans les mois à venir. Nous pensons également que les taux resteront probablement dans la fourchette cible pendant une bonne partie de l’année 2024 et que les performances résulteront principalement du portage des flux de trésorerie au cours des prochains mois. Nous continuons à penser que les niveaux actuels des taux d’intérêt demeurent éprouvants pour de nombreux emprunteurs et vont continuer de pénaliser les bilans des ménages, ce qui engendrera des tensions sur certains ABS du secteur de la consommation, notamment ceux impliquant des emprunteurs à faibles revenus. Les taux de financement actuels sont également problématiques pour l’immobilier commercial et certains secteurs pourraient connaître une baisse de leurs revenus d’exploitation en 2024. Le crédit hypothécaire résidentiel demeure notre secteur de prédilection à l’heure actuelle et c’est le seul secteur où nous n’hésitons pas à investir dans l’ensemble du spectre du crédit, tandis que nous restons plus prudents vis-à-vis des ABS et des CMBS moins bien notés. Nous maintenons une opinion neutre sur les valorisations des titres adossés à des créances hypothécaires d’agences qui sont plus élevées qu’en 2023 mais restent bon marché dans une perspective historique à plus long terme. Malgré leur resserrement en mars, les spreads des MBS restent intéressants par rapport à ceux des obligations d’entreprises « investment grade » et par rapport aux spreads historiques des MBS d’agences. Toutefois, nous pensons qu’un nouveau resserrement n’est probablement pas envisageable à court terme.