Analyses
Le retour d’un scénario « Boucle d’or » ?
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Global Fixed Income Bulletin
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octobre 18, 2024
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octobre 18, 2024
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Le retour d’un scénario « Boucle d’or » ? |
La poursuite ou l’initiation des stratégies d’assouplissement des banques centrales a permis aux marchés obligataires de bien performer en septembre. L’un des principaux évènements a été la décision du Federal Open Market Committee (FOMC) de réduire la cible des taux des fonds fédéraux de 50 points de base (pb), au lieu des 25 pb prévus, estimant que les risques l’empêchant d’atteindre son double mandat (la stabilité des prix et le plein emploi) étaient « roughly in balance ».
Durant le mois, d’autres banques centrales des marchés développés, comme la Banque Centrale Européenne, la Banque Nationale Suisse et la Banque du Canada, ont également réduit leurs taux. Sur les marchés émergents, les banques centrales d’Indonésie, de République Tchèque, de Hongrie, d’Afrique du Sud, du Chili, du Mexique et du Pérou ont opté pour des réductions de taux.
Après s’être élargis les premières semaines en raison de la volatilité accrue des actions, les spreads de crédit se sont finalement resserrés vers la fin du mois. Les obligations d’entreprises High Yield ont surperformé les obligations Investment Grade, et les États-Unis ont surperformé l’Europe. En outre, les spreads des crédits « securitized » et des « agency mortgage » ont continué de se resserrer. Sur le FX, le dollar s’est déprécié par rapport à un panier de devises, en raison des politiques divergentes des banques centrales et des conditions économiques.
Perspectives des marchés obligataires
Les obligations ont maintenu leur performance impressionnante tout au long du mois de septembre, dans un contexte où les rendements baissaient sur la plupart des marchés des emprunts d’État et où les spreads de crédit se sont légèrement resserrés. Contrairement au mois d’août, ce sont les emprunts d’État hors États-Unis qui se sont le mieux comportés, avec des rendements en baisse à deux chiffres, sauf au Royaume-Uni et au Japon. Les indicateurs économiques ont continué de susciter des inquiétudes, notamment ceux sur les perspectives de croissance en Europe, alors que le marché du travail américain est resté sous surveillance après un rapport décevant en juillet. La bonne nouvelle, c’est que ce dernier ne s’est pas détérioré davantage en août. Cependant, n’ayant pas non plus progressé, la tendance baissière a inquiété les investisseurs. Historiquement, une fois que le taux de chômage commence à augmenter, comme cela a été le cas, il continue cette tendance jusqu’à ce que la Réserve fédérale intervienne ou que des mesures budgétaires n’y mettent un terme. Du fait de certains facteurs atténuants, nous estimons que le taux de chômage actuel est moins alarmant. Pour autant, la Fed, principal gestionnaire de risque au monde, devrait rester vigilante.
Et elle l’a été. Sa décision de réduire ses taux de 50 pb et de prévoir un abaissement supplémentaire de 50 pb d’ici la fin de l’année a fortement secoué les marchés. Cela a marqué une évolution spectaculaire par rapport au mois de juin car à cette période les marchés n’anticipaient qu’une seule baisse de taux de 25 pb en 2024. Le marché avait anticipé une posture moins agressive, et la décision de la Fed a justifié ses inquiétudes selon lesquelles, avec la baisse de l’inflation et la hausse du chômage, les taux directeurs actuels étaient trop restrictifs. De même, la Banque Centrale Européenne a également opté pour des baisses de taux, en invoquant une amélioration de l’inflation et des perspectives de croissance faibles.
L’action de la Fed mérite d’être soulignée. Il s’agit d’une approche proactive visant à assouplir les restrictions avant que l’économie ne montre des signes d’essoufflement importants ou d’augmentation du chômage bien au-dessus des niveaux normaux. L’économie américaine semble s’aligner sur les objectifs de croissance et d’inflation à long terme. Il n’est donc plus nécessaire de maintenir une politique aussi stricte. Ainsi, si l’économie fonctionne « normalement », les taux d’intérêt ne devraient-ils pas refléter cette situation ? Par conséquent, la Fed a initié un réajustement de sa politique monétaire. La question la plus urgente est maintenant de savoir quel niveau de réajustement se justifie. Le marché anticipe des baisses de taux considérables cette année et l’année prochaine, atteignant les 3 % d’ici début 2026, une prévision ambitieuse. Étant donné que l’inflation américaine reste supérieure à l’objectif et que la croissance du PIB est solide, l’ampleur des baisses de taux nécessaires reste incertaine. Un abaissement de 100 pb est relativement réalisable, car même un taux directeur de 4,5 % reste restrictif. Toutefois, pour que la Fed abaisse ses taux sous les 4 %, il faudra prouver de façon plus convaincante que le marché du travail risque de se détériorer davantage ou que le taux d’inflation sera rapidement aligné sur les objectifs. Ce scénario est envisageable mais il ne s’agit pas de notre scénario de base.
Les rendements des bons du Trésor américain s’étant établis autour de 3,8 %, soit à peu près au même niveau qu’en début d’année, il sera compliqué pour eux de baisser davantage, à moins que les données ne se détériorent de manière significative (c.-à-d. que le taux de chômage dépasse le pic des prévisions de la Fed, soit 4,4 %). Étant donné le nombre de baisses de taux que le marché anticipe, il est difficile d’en prévoir de nouvelles. En revanche, la tendance de l’emploi américain s’est affaiblie, ce qui rend difficile de s’opposer au cycle haussier du marché au troisième trimestre. Dans les deux cas, la volatilité restera élevée puisque les marchés et les réactions politiques restant dépendants des data. Une position neutre sur la duration américaine, voire une légère sous-pondération semble appropriée. Le potentiel de valorisation nous semble plus supérieur en Europe qu’aux États-Unis, où la croissance économique est anémique, ce qui provoque une réaction des banques centrales, et en Asie, où des pays comme la Nouvelle-Zélande connaissent une croissance plus faible et ont pris du retard dans leur cycle de réduction des taux.
Les marchés du crédit restent également performants. La forte croissance nominale et réelle aux États-Unis, l’inflation en baisse, la politique monétaire plus accommodante et les signes d’une forte croissance de la productivité offrent un environnement exceptionnellement favorable. Même dans ce contexte, les spreads de crédit, Investment grade (IG) comme High Yield (HY), ont du mal à baisser. Ils se tiennent dans la limite basse de leurs fourchettes historiques (le segment IG européen semble plus attrayant) et seront mis au défi de se resserrer davantage. Les marchés punissent les sous-performances et, comme les spreads de crédit risquent de rester stables au T4, la sélection des titres aura davantage d’importance. Au vu de la mauvaise sélection de titres, il sera difficile de compenser les pertes.
Nous évitons les émetteurs problématiques et nous cherchons à générer autant de rendement sans prendre de risques inutiles. Il y a peu de raisons de penser que les spreads vont sensiblement s’élargir lorsque la croissance économique sera respectable et que les banques centrales baisseront leurs taux. Si les acheteurs en quête de rendement vont empêcher les spreads de s’élargir, tout recul de la demande pourrait être problématique. Ce risque est toutefois compensé par les baisses de taux des banques centrales, réduisant les risques de récession et réduisant donc l’élargissement des spreads. Nous conservons une légère surpondération du crédit au sein des portefeuilles avec un léger biais Qualité.
Les bonnes performances de plusieurs pays émergents ont permis à la dette en devises locales de relativement bien se comporter au cours du mois. Les pays présentant des perspectives économiques solides, une croissance satisfaisante, une inflation en baisse et une banque centrale capable et désireuse de réduire ses taux ont tendance à obtenir de bons résultats. Bien que, lorsque les marchés perdent confiance, les obligations et les devises peuvent sous-performer rapidement, comme le crédit. La sélection des pays et des titres reste pertinente. Nous continuons de nous tenir à l’écart des obligations mexicaines et brésiliennes, car leurs marchés sont confrontés à l’incertitude politique (Mexique) et aux risques budgétaires (Brésil). Nous continuons de privilégier les opportunités idiosyncratiques aux profils rendement/risque favorables telles que la République dominicaine, la Colombie et le Pérou.
Les meilleures opportunités demeurent dans le crédit titrisé, en particulier dans les Mortgage-Backed Securities US. Les ménages américains bénéficiant d’une bonne notation de crédit présentent des situations financières solides, ce qui devrait continuer à soutenir le crédit à la consommation et les autres types de crédit, d’autant plus que les prix de l’immobilier restent bien orientés. Les MBS d’agences US restent relativement attrayantes par rapport au crédit Investment grade, du moins pour ceux offrant des coupons élevés, et devraient selon nous surperformer les bons du Trésor américain. Tout comme notre positionnement en crédit d’entreprise, nous cherchons à favoriser la qualité du crédit au détriment des structures non américaines en raison du resserrement des spreads et de l’augmentation des risques macroéconomiques en Europe.
Sur le marché des devises, les perspectives du dollar restent incertaines. Bien qu’il se soit déprécié en raison de la baisse des taux d’intérêt américains, nous ne sommes pas aussi confiants quant à l’ampleur probable des futurs abaissements de taux. Toutefois, il est possible que le mandat sur le plein emploi de la Fed l’oblige à adopter une posture plus accommodante, potentiellement encore plus que les autres banques centrales qui sont confrontées à des économies plus atones. Malgré le ralentissement aux États-Unis, l’économie continue de croître plus rapidement que la plupart des autres pays, ce qui suggère que toute baisse des taux pourrait renforcer l’économie américaine et le dollar.
À ce stade, il est toutefois difficile de prédire le pays qui pourrait devenir leader de la croissance mondiale et dépasser les États-Unis. L’Europe et la Chine sont confrontées à des données cycliques assez fragiles, aggravées par des difficultés structurelles. D’autres économies émergentes restent confrontées à des défis spécifiques. Leurs devises continuent de bénéficier de la politique monétaire américaine plus accommodante, mais restent soumises à divers risques locaux qui peuvent ou non surmonter le biais en faveur du risque causé par l’assouplissement des banques centrales du G7. Nous chercherons à capitaliser sur les différences évidentes entre les fondamentaux et les valorisations créant des anomalies idiosyncratiques.
Taux et devises des marchés développés
Analyse mensuelle :
Les marchés obligataires ont connu deux périodes distinctes en septembre. Tout d’abord, l’anticipation de baisses de taux plus aggressives de la Fed et notamment celle de 50pb en septembre a fait chuté les rendements obligataires. Pourtant, les données économiques ont été conformes aux attentes, et la publication de l’Indice des Prix à la Consommation d’août indique un rebond des prix des logements, bien que le rapport du marché du travail ait confirmé des signes de ralentissement. Lors de sa réunion de septembre, la Fed a procédé à une baisse de taux de 50 pb et a souligné sa volonté de redynamiser l’emploi. En même temps, elle a maintenu son opinion optimiste sur le marché actuel de l'emploi et les estimations du taux directeur à long terme – comme le reflète le Résumé des prévisions économiques – ont augmenté, entraînant une accélération de la courbe des taux. Les rendements des obligations plus long terme ont également augmenté au cours de la deuxième moitié de septembre car les données économiques (incluant les demandes d’allocations chômage) étaient plus fortes que prévues. En dehors des États-Unis, les données économiques de la Zone Euro ont montré de nouveaux signes de détérioration. Les indices PMI des secteurs manufacturier et des services sont restés nettement inférieurs aux attentes, tandis que les chiffres de l’inflation sont également apparus plus faibles que prévu. Les membres du Conseil d’administration, dont la présidente de la Banque Centrale Européenne (BCE), Christine Lagarde, ont reconnu que la désinflation avait lieu plus rapidement que prévu. Cela a conduit le marché à anticiper que la BCE allait réduire les taux d’intérêt plus souvent qu’une fois par trimestre, ce qui était attendu précédemment.
Sur le marché des changes, le dollar US s’est encore déprécié durant le mois, en raison de la diminution des écarts de taux entre les États-Unis et le reste du monde. Le yen, sensible aux taux d’intérêt, a continué de s’apprécier par rapport au dollar américain, tandis que le dollar canadien a continué de sous-performer. Les dollars australien et néo-zélandais ont également fortement rebondi vers la fin du mois après l’annonce de plans de relance importants par les autorités chinoises. Le dollar américain pourrait, selon nous, demeurer attrayant compte tenu du différentiel de taux d’intérêt qui reste favorable, de la bonne orientation des données économiques américaines et de sa surperformance probable dans un contexte de forte aversion au risque.
Perspectives :
Nous restons neutres en termes de duration dans les pays développés hors Japon et conservons nos expositions à une pentification de la courbe. Dans l’ensemble, nous privilégions la duration en Nouvelle-Zélande et au Canada, où nous pensons que les banques centrales ont plus de marge de manœuvre pour baisser leurs taux que ne l’anticipe le marché. En revanche, nous maintenant une duration courte aux États-Unis et restons convaincus que, pour que la Fed atteigne les niveau en vigueur, les données économiques vont devoir se détériorer considérablement par rapport à leur trajectoire actuelle. Nous maintenons également une duration courte au Japon, où l’accélération de la hausse des salaires laisse penser que des tendances inflationnistes plus pérennes sont en train de s’enraciner, ce qui devrait inciter la Banque du Japon à relever ses taux.
Taux et devises des marchés émergents
Analyse mensuelle :
L’appréciation globale des devises des pays émergents et la baisse des taux des bons du Trésor US ayant bénéficié aux emprunts d’État et aux obligations d’entreprises, ont permis à la dette émergente de bien performer. Les investisseurs étaient focalisés sur le début du cycle de réduction des taux de la Fed. Au début du trimestre, le marché a commencé à intégrer dans ses cours une baisse des taux en septembre, et ces derniers ont systématiquement chuté. En juillet, les données décevantes des créations d’emplois aux États-Unis ont rendu les marchés très volatiles, mais le dollar américain s’est apprécié et les taux ont continué de se redresser, ce qui a soutenu les marchés émergents. La Banque du Japon a relevé ses taux de manière inattendue fin juillet, ce qui a eu des répercussions sur le marché dans son ensemble : les opérations de portage sur le yen, très prisées, ont été délaissées et rapidement dénouées. Dans l’ensemble, les devises émergentes ont profité de cette période, mais celles offrant de faibles rendements comme le ringgit malaisien ou le baht thaïlandais ont rebondi en raison des répercussions liées aux opérations de portage sur le yen. La Chine a annoncé un ensemble de mesures politiques, notamment des réductions de taux, des recapitalisations bancaires, des facilités pour stimuler le marché boursier et des dépenses budgétaires. Les marchés ont initialement réagi positivement, en particulier le marché boursier chinois, mais ces mesures ne sont probablement pas suffisantes pour redresser l’économie. Le marché immobilier en particulier a besoin de plus d’investissements de la part des autorités de Pékin. Les banques centrales des pays émergents ont continué de baisser leurs taux et ont été encouragées par la baisse de 50 pb de la Fed. Une exception notable a été le Brésil, où l’économie est en surchauffe, les déficits restent élevés et l’inflation continue d’augmenter. La banque centrale a relevé ses taux au cours du trimestre et des hausses supplémentaires sont prévues. Les rachats se sont poursuivis, comme en témoignent les -$3,1Mds sur des fonds dédiés à la dette émergente au cours du trimestre, avec des sorties concentrées en juin et juillet, puis la tendance s’est inversée en août sur les fonds en devises fortes et locales.1
Perspectives :
Suite à la baisse des taux de la Fed de 50 pb en septembre, l’environnement macroéconomique est plus favorable à la dette émergente, en particulier la dette libellée en devises locales et les taux locaux. Le marché avait déjà anticipé la baisse de taux de la Fed bien avant la réunion de septembre, ce qui a exercé une pression à la baisse sur le dollar, faisant chuter les taux américains. Les banques centrales des pays émergents auront désormais plus de marge de manœuvre sans exercer de pression supplémentaire sur leurs devises, ce qui devrait bénéficier à la croissance. Nous allons continuer de surveiller les conséquences des mesures de relance de la Chine et la détermination des responsables politiques à relancer l’économie. L’analyse au niveau des pays reste essentielle, car les prévisions de croissance, les niveaux d’inflation, y compris les décisions des banques centrales et les politiques, sont assez distinctes d’un pays émergent à l’autre.
Crédit d’entreprise
Analyse mensuelle :
Les nombreuses émissions primaires ont permis de maintenir les spreads de crédit Investment Grade européens globalement inchangés en septembre, tandis que les emprunts d’État se sont redressés. Plusieurs facteurs ont influencé le sentiment des investisseurs : Tout d'abord, les indices PMI européens sont de nouveau ressortis plus faibles que prévu. Le chiffre de la production manufacturière allemande a continué de se contracter à 40,3, la production de biens affichant son taux de contraction le plus élevé depuis 12 mois. Les services se sont également révélés beaucoup plus faibles que prévu avec la France à 48,3 et l’ensemble de la Zone Euro à 50,5. 2Les indices PMI du Royaume-Uni ont également réservé de mauvaises surprises. Deuxièmement, l’inflation de la Zone Euro a été conforme au consensus, avec une hausse de 1,8 % en glissement annuel, contre 2,2 % le mois précédent, les coûts de l’énergie ayant fortement baissé. Troisièmement, nous avons observé des signaux négatifs sur les bénéfices du secteur automobile, ce qui a fait de ce secteur le moins performant en septembre. Dans le secteur financier, UniCredit a acquis une participation de 4,5 % dans Commerzbank auprès du gouvernement allemand, pour enfin réhausser sa participation à 21 %. Enfin, les émissions primaires ont été beaucoup plus importantes que prévu en août (45 milliards contre 27 milliards attendus).3 Malgré l’offre plus élevée que prévu, nous avons observé un regain d’appétence au risque chez les investisseurs, comme en témoignent les carnets d’ordres sursouscrits et les primes limitées pour les nouvelles émissions. Les flux entrants dans la classe d’actifs sont restés solides, les investisseurs continuant d’opter pour le rendement « all-in » offert par le crédit IG.
Les obligations mondiales High Yield ont, une nouvelle fois, enregistré des performances positives en septembre. Aux États-Unis, l’équilibre entre les chiffres de l’inflation et ceux du marché du travail est globalement resté nuancé, la croissance économique est restée en grande partie résiliente et l’appétence au risque a été renforcée par une réduction de 50 pb de la Fed en septembre. Les titres de crédit moins bien notés ont continué de performer et les obligations notées CCC ont enregistré une performance supérieure à 5 % aux États-Unis. Les émissions primaires sur le marché américain des obligations High Yield ont atteint leur plus haut niveau depuis 3 ans dans un contexte de baisse des taux de la Fed et de diminution nette des rendements. Cette offre a été satisfaite par une forte demande. Enfin, le mois de septembre a de nouveau été calme en termes de défaut et d’activité de « distressed exchange » pour les émetteurs d’obligations HY.
À l’instar d’autres actifs risqués, les obligations convertibles mondiales ont très bien performé en septembre. Au vu de la prévalence des émetteurs américains de petite capitalisation dans l’univers d’investissement, la classe d’actifs a été stimulé par la baisse de 50pb de la Fed au milieu du mois. Les obligations convertibles mondiales ont bénéficié d’un soutien supplémentaires en fin de mois, lorsque la Banque populaire de Chine a annoncé un plan de relance généralisé. En fin de compte, la classe d’actifs a surperformé à la fois les actions et les obligations mondiales sur la période. Les émissions ont repris en septembre après un mois d’août calme comme à son habitude. 9,4 milliards de dollars d’obligations convertibles ont été émises au cours du mois, dont plus de 70 % aux États-Unis. Depuis le début de l’année, le total des émissions a atteint $82Mds, soit 35 % de plus que l’année dernière à la même période.4
Perspectives :
Notre scénario central reste optimiste vis-à-vis du crédit et repose sur l’anticipation d’un soft-landing, des politiques budgétaires au service de la croissance, de l’emploi et de la consommation, et des fondamentaux d’entreprise solides, soutenus par des stratégies assez prudentes. La diminution probable des émissions brutes au quatrième trimestre et la quête de rendement « all-in » sur le segment du crédit IG devraient créer une dynamique technique positive. Lorsque nous examinons les spreads de crédit, nous constatons que le marché recèle de la valeur par rapport au contexte fondamental et technique, mais nous considérons le portage comme le principal moteur de performance, avec des gains supplémentaires provenant de l’allocation sectorielle et, de plus en plus, de la sélection de titres. Compte tenu du contexte fondamental incertain à moyen terme, nous ne tablons pas sur un resserrement marqué des spreads, ce qui explique que la duration des spreads reste légèrement longue par rapport à l’indice de référence.
Nos perspectives pour le marché High Yield se sont améliorées. Bien que la probabilité d’un soft landing ait augmenté, la plupart des acteurs du marché semble partager cette conviction et les cours avaient l’air de quasiment refléter ce scénario à la fin du trimestre. Les catalyseurs susceptibles de saper ce scénario restent présents et nous sommes concentrés sur eux, dans un effort permanent de positionner notre stratégie en vue d’une surperformance, en cas de détérioration des conditions de marché. Ces catalyseurs incluent les effets décalés des politiques restrictives, des conditions économiques, de la santé des consommateurs et de la santé fondamentale des émetteurs High Yield. Le marché du High Yield a clôturé le trimestre en offrant environ le même spread moyen qu’en début de celui-ci, et un rendement moyen qui, bien qu’attrayant par rapport à la moyenne sur dix ans, était en baisse d’environ 80 pb en fin de trimestre.
En ce début de quatrième trimestre, nous restons optimistes à l’égard du marché mondial des obligations convertibles. Ces dernières présentent un profil équilibré traditionnel, caractérisé par un fort potentiel de participation à la hausse des actions et un risque baissier limité. Les nouvelles émissions au cours des neuf premiers mois de l’année ont été solides et nous pensons qu’elles le resteront malgré les baisses des taux d’intérêt des banques centrales et la volatilité potentielle provoquée par les élections américaines et les tensions géopolitiques croissantes. Un profil de performance asymétrique plus traditionnel conjugué à l’augmentation attendue des nouvelles émissions nous rendent optimistes quant aux perspectives des obligations convertibles mondiales d’ici la fin de l’année.
Produits titrisés
Analyse mensuelle :
Les spreads des MBS d’agences se sont resserrés de 8 pb en septembre pour atteindre +129 pb au-dessus des bons du Trésor américain à duration comparable. Les spreads des coupons courus des MBS d’agences ne sont plus resserrés que de 9 pb par rapport au début de l’année. Compte tenu du resserrement important dans d’autres secteurs du crédit, les MBS d’agence restent l’un des seuls segments obligataires affichant des valorisations attrayantes. La baisse des taux a entraîné une surperformance des MBS d’agences à faibles coupons sur ceux à coupons élevés. Ils présentent par ailleurs des durations de taux d’intérêt et de spread plus longues. Les avoirs de la Fed en MBS ont baissé de $18Mds en septembre pour atteindre $2 274Mds, et sont désormais en baisse de 456Mds par rapport à leur pic de 2022.5 Les avoirs en MBS des banques américaines ont augmenté de $21Mds pour atteindre 2 640Mds en septembre, la tendance repartant à la hausse. Toutefois, les avoirs en MBS des banques sont toujours en baisse d’environ $351Mds depuis début 2022.6 Les spreads de crédit titrisés se sont légèrement resserrés en septembre en raison d’une demande excessive sur le marché primaire, malgré de nombreuses nouvelles émissions à venir. Les émissions titrisées se sont accélérées après un mois d’août atone, et l’offre continue d’être bien absorbée. Par rapport aux autres segments obligataires, les segments du crédit titrisé ont été conformes aux attentes, principalement en raison du portage élevé des flux de trésorerie, car leur duration plus courte ne leur permet pas de bénéficier autant de la baisse des taux. Depuis le début de l’année, le crédit titrisé a surperformé la plupart des autres segments de qualité de crédit comparable en raison du portage élevé des flux de trésorerie.
Perspectives :
Après la baisse des spreads en août et un léger resserrement en septembre, nous pensons que les spreads vont demeurer à leurs niveaux actuels. La demande reste élevée, mais il sera difficile pour les spreads de se resserrer beaucoup plus qu'ils ne le sont déjà. La performance a commencé à se normaliser après une forte surperformance sur une grande partie de l’année et nous pensons que cette normalisation va se poursuivre. Les performances devraient être essentiellement attribuables aux portage des flux de trésorerie dans les mois à venir. Les niveaux actuels des taux d’intérêt demeurent inquiétants pour de nombreux emprunteurs et vont continuer de pénaliser les bilans des ménages, ce qui engendrera des tensions sur certains ABS du secteur de la consommation, notamment ceux impliquant des emprunteurs à faibles revenus. Les taux de financement actuels sont également problématiques pour l’immobilier commercial et certains secteurs pourraient connaître une baisse de leurs revenus d’exploitation en 2024. Le crédit hypothécaire résidentiel demeure notre secteur de prédilection à l’heure actuelle et est le seul où nous n’hésitons pas à investir sur l’ensemble du spectre du crédit. Nous maintenons des perspectives légèrement positives sur les MBS d’agences, car les valorisations restent intéressantes par rapport à celles des obligations d’entreprises Investment Grade et à leurs propres niveaux historiques, mais elles se stabilisent.